Les services RH des collectivités chassent de plus en plus sur les réseaux sociaux professionnels, même si les voies traditionnelles ont encore de l’avenir.
Les réseaux sociaux changent la donne en matière de recrutement
Quel recruteur n’a pas rêvé de dénicher la perle rare sans perte de temps et avec une parfaite maîtrise des coûts et des contraintes juridiques ? Là encore, le règne du tout digital a bouleversé la donne en matière de gestion RH et de recrutement… Dans le privé, mais aussi dans le secteur public ! Même si dans ce domaine, les collectivités locales ne jouent pas à armes égales, toutes rêvent de voir leur marque employeur scintiller au firmament de la e-réputation. Attirer de nouveaux talents, diversifier les profils, fluidifier les étapes du recrutement, challenger les équipes… les exigences RH montent d’un cran et les communicants sont là pour le faire savoir. D’autant que la concurrence reste vive entre collectivités !
L’utilisation des réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadéo, EtoileEtoile avant Viadeo ) et par ailleurs Twitter et Facebook … par les recruteurs publics est croissante à l’heure où la recherche d’emploi se pratique de plus en plus souvent de son smartphone.
A Dijon par exemple, où la constitution du nouvel organigramme mutualisé entre ville et métropole a entraîné la recherche de nouveaux collaborateurs dès la fin 2016, les services RH ont résolument pris le virage numérique.
L’exemple de la ville de Dijon
« Il était nécessaire que nous recrutions à la fois des agents et des managers, indique Boris Roman-Dubreucq, DRH de la ville de Dijon, du CCAS et de Dijon métropole. Mais, nous voulions éviter les coûts de publication trop importants des offres d’emploi sur des supports externes. En outre, nous voulions avoir une maîtrise complète de notre communication. »
La publication des postes à pourvoir sur la page Facebook de la ville de Dijon s’est révélée un vrai succès, relayée également sur la page LinkedIn. Les responsables RH dijonnais ont même créé un espace dédié au recrutement sur le site Internet de la ville en mars dernier et utilisé le site Le Boncoin.fr pour attirer des étudiants !
Les agents sont les meilleurs ambassadeurs des marques employeurs sur les réseaux
De son côté, la ville de Clermont-Ferrand a fait le choix de développer sa marque employeur sur les réseaux, à l’affût des meilleurs potentiels.
« Nous pensons que cette démarche peut être fructueuse pour les postes de catégories A, A+ ou B avec encadrement, et pour certains métiers innovants, remarque Amel Benabdelhafid, chargée de recrutement. Mais, tous les métiers n’ont pas vocation à être recrutés sur ces réseaux professionnels ». « L’une des clés de réussite est leur nécessaire appropriation par les agents, devenant ainsi les ambassadeurs de la marque employeur au sein de leur propre réseau », ajoute la responsable. Une implication qui peut toutefois s’apparenter aux yeux de certains agents comme un mélange vie privée-vie professionnelle.
A l’ère du recrutement 3.0, les recruteurs publics s’interrogent toujours sur la meilleure stratégie à adopter pour diffuser le plus largement possible leurs offres et attirer des candidats. S’il paraît impensable d’être absent des réseaux sociaux professionnels, les voies traditionnelles du recrutement ont aussi leurs atouts. La recherche de nouveaux collaborateurs ne peut se dispenser du contact humain et des entretiens d’embauche. Un CV, si digital soit-il, peut masquer la réelle motivation du candidat à postuler au sein telle ou telle collectivité.
Un pied dans le virtuel, un autre dans le réel. Les DRH ont encore de beaux jours devant eux.
Emmanuelle Quémard

