Comment (bien) se vendre pour booster sa carrière

Et si l’essentiel était tout simplement… de rester soi-même ! Quelques conseils donnés à ceux qui envisagent de réorienter leur carrière ou s’apprêtent à passer un entretien d’embauche.

C’est une question que tout le monde se pose ; comment faire pour valoriser ses compétences en interne ou assurer leur promotion en externe ? Doit-on entretenir un réseau et comment le faire ? Existe-t-il des recettes toutes faites ? De nombreux colloques sont organisés sur la thématique des ressources humaines, leur gestion interne et leurs prospectives externes. Ils réunissent des témoignages dont nous pouvons tous, les uns et les autres, nous inspirer. Mais beaucoup de participants restent sur leur faim.

Les limites des ressources humaines

Suite à un colloque, à l’heure du débrief, une personne s’approche de l’animateur : « C’est très gentil et parfaitement pertinent tout ce que vous dites mais je ressens toujours le même malaise : j’ai l’impression que ça ne me concerne pas… ». Pourtant, la personne en face de nous nous ressemble ; elle est faite de désirs, de craintes, d’échecs, d’espoirs à gérer, de désillusions à digérer, etc. Un être humain banal, en somme. Pendant le colloque, on a refait le monde sur la manière de libérer l’entreprise, de lever le frein aux relations hiérarchiques verticales, on a encouragé le lâcher prise. C’est le propre d’un colloque : on y croit, on défriche, on fait les beaux !

Le « lâcher prise » théorique

Mais l’exercice paraît en effet trop souvent éloigné. Hors-sol. Le lâcher prise reste sous la vigilance étroite de la théorie. Entre conseils pertinents et réalité quotidienne, il y a l’à-peu-près vertigineux d’un accomplissement toujours à venir. Il génère donc cet étrange sentiment d’artificialité du discours RH. Est-ce à croire que les ressources humaines parlent plus souvent d’une réalité rarement croisée par les « ceux-d’en-face » que le contraire ?

Se décider à être quelqu’un

En fait, il ne faut pas attendre des RH (ou plutôt de ceux qui les expertisent) de solutions miraculeuses. Juste entendre les bonnes pratiques et en récupérer quelques impulsions. Car, fondamentalement, l’être humain est singulier. Seul face à lui. Il se nourrit des autres mais se « décide » seul à y aller. Posez-vous d’abord la question : qui êtes-vous ? Que voulez-vous faire ? Ressembler à un tel ? Imitez-le ! Etre vous-même ? Créez-vous ! Aucun des deux ? Cherchez !

Le BABA du blablabla

Pour bâtir son réseau, son carnet d’adresse, il faut savoir ce que l’on renvoie de soi aux autres. Oui, bien sûr, il faut lifter le CV sans le surcharger, savoir doser le poids des certitudes et le désir d’apprendre toujours plus, faire la balance entre le plaisir du travail et le sérieux que ce dernier implique. Montrer que l’on sait mais que rien n’est jamais acquis, qu’il faut savoir se remettre en cause, se fixer de nouveaux challenges, et blablabla, et blablabla. Bref, il ne faut jamais donner le sentiment de vouloir progresser les mains dans les poches.

Bouger dans sa tête avant de bouger dans l’organigramme

Mais il faut surtout savoir à qui l’on a affaire, bien étudier en amont le cadre du recrutement, le territoire d’implantation, ses référents socio-culturels, par exemple. On ne débarque pas à Marseille comme on le ferait à Nantes… Bien connaître les attentes de votre hiérarchie est capital mais ces dernières doivent correspondre à ce que vous êtes. Sinon, il faut être capable de gérer avec élégance une déception anticipée et ne pas entrer dans un processus de rumination intérieure qui fragiliserait votre progression de carrière : il faut bouger dans sa tête avant de bouger éventuellement dans l’organigramme ! C’est vous qui décidez ou non de subir votre vie professionnelle telle qu’elle se déroule. Pour parodier une célèbre pub, 100 % de ceux qui ont réussi… ont osé ! Parfois, ils regrettent leur audace. Ils ne devraient pas car l’échec de celui qui ose est toujours temporaire. C’est parce qu’il se fixe des objectifs élevés que l’audacieux fait parfois des chutes un peu rudes !

Authentiquement soi

Vous connaître vous permettra aussi d’oser… ne pas oser ! Il faut créer son petit sillon, le plus intimiste, l’ensemencer, celui qui vous ressemble le plus, qui colle le plus à ce que vous êtes, un dilettante assumé, un travailleur acharné, un suiveur, un curieux, etc. Qui dira que telle ou telle caractéristique mérite plus la Légion d’honneur qu’une autre ? Personne… Pourquoi ? Parce que seule l’authenticité se vend bien, parbleu !

Stéphane Menu

 

Vade mecum du parfait entretien d’embauche

  Pour les plus méthodiques, quelques règles de base à relire comme une antisèche avant l’entretien d’embauche :

  • Bien connaître son parcours. Ça a l’air ballot de l’extérieur de ne plus savoir quand on a commencé sa carrière dans telle collectivité. Ça donne le sentiment d’un souvenir peu ragaillardissant…
  • Le dressing code… Sans sortir le costume un brin froissé parce qu’on sent bien que ce n’est pas votre truc, faites en sorte d’avoir une allure soignée.
  • Bien travailler les arguments qui vous poussent vers ce poste. Certes, nous travaillons souvent pour des raisons alimentaires. Mais mettre un brin de gaieté et d’enthousiasme dans le boulot n’est jamais improductif…
  • Attention aux propos qui sonnent creux, du genre « j’ai toujours voulu travailler dans la fonction publique » alors que vous abordez la rive de la quarantaine en ayant travaillé uniquement dans le privé.

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